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Synopsis
Traumatisée
par une enfance sombre, Silvia décide, à 25 ans, de recommencer à zéro et
d'affronter les personnes et les émotions qui la lient encore à son passé. Dans sa lutte contre l’adversité et
contre elle-même, Silvia va alors apprendre à dominer ses peurs pour devenir
responsable de ses choix, et entrer enfin dans l'âge adulte.
- Avec Lluís Homar (Eva, Kike Maillo, Los abrazos rotos, Almodóvar), Belén Rueda (Mar adentro, Amenábar) et Michelle Jenner.
- Année : 2011
- Genre : drame
- Durée : 90 min
- Langue : espagnol
- Déconseillé aux moins de 16 ans
- En salles le 31 octobre 2012
Avant-première en présence du réalisateur Montxo Armendáriz et de Lluis
Homar
le lundi 1er octobre à 20H30
au cinéma Majestic (18 rue de Passy, 75016 PARIS)




Le cinéma vérité de Montxo Armendáriz
Abandonnant la thématique rurale de ses premiers films (Tasio, Secretos del corazón, Silencio roto) Montxo Armendáriz nous propose avec No tengas miedo une œuvre plus urbaine, ancrée dans la réalité de l’Espagne contemporaine. Toutefois, les amateurs de son cinéma reconnaîtront la marque de fabrique du réalisateur : cinéma humaniste, dimension sociale, volonté de vraisemblance...Avec ce nouveau scénario, Armendáriz choisit d’aborder avec subtilité un sujet encore tabou en Espagne : les séquelles psychologiques des abus sexuels infligés aux mineurs.
Pour être au plus proche de la réalité, le cinéaste mêle habilement documentaire et fiction, brisant ainsi la structure linéaire du récit de la vie de Silvia. Plusieurs confessions-témoignages de vraies-fausses victimes, sont intégrés à la fiction. Pour en arriver là, Armendáriz a interviewé durant deux ans des victimes de maltraitances sexuelles. De cette longue gestation est née une analyse sans préjugés de la complexité des comportements humains. Le réalisateur capte et montre avec justesse et pudeur, la souffrance sourde de Silvia, sa lutte pour survivre ainsi que ses angoisses liées au passage de l’enfance à l’adolescence puis à celui de l’âge adulte. La caméra adhère au point de vue du personnage, à son regard.
« Le cinéma ce n’est pas seulement divertissement et loisir, il doit aussi remplir une fonction sociale. Il doit confronter les spectateurs à une réalité que l’on refuse de voir et doit servir à essayer de la modifier » *
La réussite de ce film réside également dans sa sobriété, tant sur le plan de la photographie que dans la façon de filmer. Le réalisateur a choisi de suggérer le délit sans le montrer, évitant ainsi de tomber dans le voyeurisme, le pathos et le mélo. Des ombres, une porte qui se referme, le visage effrayé de Silvia, suffissent pour comprendre. La caméra filme les personnages de loin, créant ainsi un espace intime et respectant les victimes.
Dans une société qui ferme les yeux -à l’image du personnage de la mère de Silvia- et où les victimes d’abus sexuels n’ont aucune aide officielle du gouvernement, le film d’Armendáriz apparaît comme courageux et audacieux. Mais le film peut déranger car il bouscule et inverse les codes : coupable/méchant et victime/gentille. Ici, la victime devient presque antipathique alors que le coupable apparaît touchant. Entre ambivalence et dualité, le film montre toute la complexité de la relation entre la victime et son agresseur (syndrome de Stockholm) ainsi que la dépendance entre l’amour et la haine.
Pour être au plus proche de la réalité, le cinéaste mêle habilement documentaire et fiction, brisant ainsi la structure linéaire du récit de la vie de Silvia. Plusieurs confessions-témoignages de vraies-fausses victimes, sont intégrés à la fiction. Pour en arriver là, Armendáriz a interviewé durant deux ans des victimes de maltraitances sexuelles. De cette longue gestation est née une analyse sans préjugés de la complexité des comportements humains. Le réalisateur capte et montre avec justesse et pudeur, la souffrance sourde de Silvia, sa lutte pour survivre ainsi que ses angoisses liées au passage de l’enfance à l’adolescence puis à celui de l’âge adulte. La caméra adhère au point de vue du personnage, à son regard.
« Le cinéma ce n’est pas seulement divertissement et loisir, il doit aussi remplir une fonction sociale. Il doit confronter les spectateurs à une réalité que l’on refuse de voir et doit servir à essayer de la modifier » *
La réussite de ce film réside également dans sa sobriété, tant sur le plan de la photographie que dans la façon de filmer. Le réalisateur a choisi de suggérer le délit sans le montrer, évitant ainsi de tomber dans le voyeurisme, le pathos et le mélo. Des ombres, une porte qui se referme, le visage effrayé de Silvia, suffissent pour comprendre. La caméra filme les personnages de loin, créant ainsi un espace intime et respectant les victimes.
Dans une société qui ferme les yeux -à l’image du personnage de la mère de Silvia- et où les victimes d’abus sexuels n’ont aucune aide officielle du gouvernement, le film d’Armendáriz apparaît comme courageux et audacieux. Mais le film peut déranger car il bouscule et inverse les codes : coupable/méchant et victime/gentille. Ici, la victime devient presque antipathique alors que le coupable apparaît touchant. Entre ambivalence et dualité, le film montre toute la complexité de la relation entre la victime et son agresseur (syndrome de Stockholm) ainsi que la dépendance entre l’amour et la haine.
Avec
ce film réaliste, Montxo Armendariz espère ouvrir les yeux de la société et
nous invite également à réfléchir et à nous interroger sur ce délit. N’ayez donc pas peur d’aller le voir.
Le cinéma a toujours un rôle
social à jouer.
Elise
*
Paroles prononcées par Montxo Armendáriz lors d’une rencontre post-projection de
No tengas miedo durant le Festival espagnol de Nantes.