Par Elsa
C’est avec naturel que ce grand
nom de la littérature sud-américaine ouvre le bal dans un silence aussi soudain
que religieux. De la tristesse viscérale éprouvée à la mort de D’Artagnan, à l’admiration
inébranlable vouée à la multitude de vies extraordinaires des personnages des Misérables, en passant par l’apologie de
l’authenticité littéraire de Malraux, Mario Vargas Llosa nous livre un émouvant
et tendre hommage à la culture française. Elle aura été pour lui une source d’inspiration indéniable, mais également le catalyseur d'une prise de conscience identitaire.
La prise de conscience. C’est
justement l’objet de son discours. A travers le récit de ses expériences et des
ses voyages, l’auteur nous fait partager l’évolution et le façonnage d’une
pensée qui outrepasse le domaine de la simple fiction littéraire. Au-delà du
plaisir d’écrire et de lire sommeille une volonté sincère de participer à la bonification
et à l’évolution d’une société en profonde mutation. Il évoque sans détours et
avec humour le cheminement tourmenté de cette pensée politique, tantôt séduit par
l’apparente irrévocabilité des idées sartriennes, tantôt confus face à l'imperméabilité d’un socialisme ambiant presque dogmatique.
En introduisant plus tard la
question du rôle de la littérature au sein de la société, Mario Vargas
Llosa semble regretter l’époque d’une littérature-instrument, pleinement ancrée dans le réel et engagée dans la
construction d’une histoire et d’une vie sociale communes. Aujourd’hui reléguée
au rang de divertissement, sa marginalisation et sa redéfinition moderne l’inquiètent.
Comment désirer le progrès sans avoir conscience de la médiocrité ? C’est
avec conviction qu’il revendique la nécessité de confronter le caractère absolu
et perfectif de l’œuvre littéraire à l’inachevé de notre réalité sociale. Face
à un public qu’il aura su tenir en haleine de bout en bout, il terminera en
affirmant que c’est dans la frustration et l’imperfection que réside le
progrès, et ce depuis la nuit des temps.
N'hésitez pas à aller jeter un oeil ici, vous y trouverez un article très intéressant sur la conférence, rédigé par Juan Peces, un de nos amis hispanophiles !
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