lundi 14 octobre 2013

El Hormiguero en París

Por Andrea Burón

Hace unos meses, el equipo de El Hormiguero se desplazó a Londres para entrevistar a Will Smith y a su hijo Jaden. Fue una entrevista divertida y entretenida, como suelen ser las que hace Pablo Motos. Pero de lo que realmente estuvo cargada fue de emoción. Porque el mensaje que recibimos los telespectadores que vivimos en el extranjero fue claro: se acuerdan de nosotros. Y lo que es más importante, nos entienden.


De hecho, tuve la suerte de comprobarlo de cerca. Gracias a Eduardo, de España España en París, ayer asistí de público al programa que se grabó en París. Esta vez el entrevistado fue Tom Hanks -me sorprendió sobremanera lo guapo que es en persona-, aprovechando la promoción de su película Capitán Phillips en esta ciudad. Y es que, en su nueva andadura, El Hormiguero ha creado una especie de edición internacional, donde recorrerá las principales capitales del mundo para grabar el programa. Y sí, esta vez, también hubo mucha emoción.


Fueron casi cuatro horas de espera, tomas de aplausos, risas y nervios. Trancas y Barrancas se encargaron de entretenernos mientras llegaba la estrella, al ritmo de la música de DJ Valdi. Salió a contar chistes hasta el conductor del trailer que transportó el material. A decir verdad, no hubo tiempo para el aburrimiento (ver vídeo aquí). 


Todo el equipo se portó genial con nosotros, desde los cámaras hasta los colaboradores, que dedicaron unos minutos a sacarse fotos con las fans. Eso sí, fue breve, ya que tenían que volver a cargar el camión de vuelta; todo tiene que estar a punto para el directo de esta noche en Madrid.


El programa de ayer se emitirá este jueves y lo podréis ver aquí a partir del viernes.


lundi 7 octobre 2013

El Zinemaldi, desde dentro

Por Andrea Burón

No es la primera vez que asisto al Festivalde Cine de San Sebastián. En 2008, pude ver a la maravillosa Meryl Streep deleitando a la prensa con frases como “a veces tengo que leerme mi propio currículum para acordarme de las películas que he hecho”. Dos años después, cumplí mi sueño –uno de los muchos que tengo-: vi a Julia Roberts acompañada de un Javier Bardem extremadamente simpático. La novia de América prohibió tajantemente las fotos mientras hablaba... ya sabéis, cosas de estrellas. Aún así, me siguió pareciendo espectacular.


Este año, no fue el placer, sino el trabajo (que más adelante os desvelaré) lo que me llevó a este lugar. Si bien la 61 edición del festival se celebró del 20 al 28 de septiembre, nuestro gremio (productores, canales de televisión, directores, etc.) tenía cita del 23 al 25 en el Industry Club, un espacio donde pudimos charlar, aportar ideas, asistir a pitchings e incluso cerrar algún que otro negocio. Y allí estaba yo, feliz de la vida, paseando con mi acreditación por las calles de una de las ciudades más bellas del mundo (y eso que soy bilbaína), como si al quitármela perdiera los poderes mágicos. 


Fueron días intensos de trabajo, pero hubo tiempo para todo. Tuvimos la suerte de que la temperatura no bajó de los 30 grados centígrados y pudimos bañarnos en La Concha. Desayunar cada día un pintxo de tortilla con un café con leche no tiene precio… o sí. 

La primera noche comprobé que la histeria fanática no tiene límites al ver llegar a Mario Casas. Las niñas lloraban y vi algo de mí en ellas, en esa intensidad que todas las groupies llevamos dentro. También estuvieron presentes Hugo Silva, Carolina Bang y Carmen Maura, premio Donostia 2013. “Me gustaría ser la primera actriz española premiada de muchas otras españolas que vendrán después”, dijo cuando recibió La Concha de plata por parte del director de su última película, Alex de la Iglesia. En efecto, todos se encontraban allí para promocionar Las brujas de Zugarramurdi, un largometraje que no entraba en concurso y que ya está en los cines.



A lo largo de la semana, también asistí a la rueda de prensa de Oliver Stone (me sorprendió la escasa presencia de medios) y a la entrega del premio La Rotonda a Juan Mari Arzak, con el que crucé un par de palabras que me supieron a gloria. El galardón se lo dio mi amiga Maite Eskarmendi, colaboradora de ETB.


Y tan rápido como llegaron, se fueron los días. Me quedé sin ver a Hugh Jackman ni a Unax Ugalde, pero mereció la pena haber pasado un tiempo en ese lugar tan maravilloso en el que en esos días solo se respiraba cine.


mercredi 2 octobre 2013

Edmund White, flâneur newyorkais de retour à Paris

Vendredi 20 septembre, la première édition du Festival des Ecrivains du Monde démarre avec une soirée en compagnie de l’écrivain américain Edmund White. Auteur, journaliste, spécialiste de littérature française, biographe, White est surtout le précurseur de la littérature gay et un activiste pour la lutte contre le SIDA. Compte-rendu d’une soirée à la Maison de la Poésie.

Par Valeria Nicoletti

Dans la bruyante rue Saint-Martin, la Maison de la Poésie est une petite porte cachée dans le passage Molière. Parmi les galeries, les magasins de bijoux artisanaux et les petits restaurants, le cœur poétique de Paris a été choisi pour accueillir le début de la première édition du Festival des Ecrivains du Monde, organisé par la Bibliothèque Nationale de France et le siège parisien de l’Université Columbia. Célébrant Paris et New York en tant que villes culturelles par excellence ainsi que capitales du marché éditorial, le Festival a réunit à Paris une trentaine d’écrivains provenant d’un peu partout dans le monde, de Salman Rushdie à Gayatri Spivak, en conversation avec professeurs et journalistes culturelles pendant trois journées à Paris.

Parmi les intervenants, ils sont nombreux les écrivains gardant dans leurs souvenirs les années folles passées à Paris dans leur jeunesse. Notamment, Edmund White. Auteur de romans, de mémoires et d’essais sur la littérature française, ainsi que de biographies consacrées à ses idoles littéraires tels que Jean Genet, Marcel Proust et Arthur Rimbaud, White a vécu en France de 1983 à 1990, période dans laquelle il s’est personnellement investit dans la création de AIDES, association de lutte contre le SIDA. Vendredi 20 septembre, premier jour de festival, Edmund White est accueilli près de la Maison de la Poésie par Elisabeth Ladenson, chef du Département de Français de l’Université Columbia, pour une conversation intime et informelle sur les clichés de l'écriture, les souvenirs parisiens et la question de l’identité homosexuelle en littérature. In French, obviously.


Dans le rayon pédé


« Oui, en Amérique, je suis dans le rayon pédé », plaisante White, en réaction à l’introduction de Ladenson, qui le définit comme pionnier de la littérature gay et spécialiste de l’homosexualité. A l'honneur de la conversation, son dernier livre Jack Holmes and His Friend, qui raconte l’histoire d’une amitié entre un homme hétérosexuel et un homme homosexuel. « Vous savez », dit White, « les blancs hétéro sont une race un peu mourante désormais », mais on peut pas dire le même pour les sujets traités par le roman homosexuel, considérés épuisés par une certaine critique. « Il y a le risque que les écrivains homosexuels deviennent banaux », continue White, « et qu’il soit nécessaire de recourir à l’expérimentation, mais c’est pas mon cas ». L’histoire de Jack Holmes est en fait l’un de premiers livres où l’on explore les dynamiques délicates d’une amitié entre un hétérosexuel et un homosexuel sans glisser dans l'érotisme le plus facile. « Chez Proust, on se retrouve à lire de véritables dissertation contre l’amitié », explique White, « un sentiment inutile, une perte de temps, comme l’amour, mais là, au moins, il y a l’excitation de la jalousie ». Mais il n'était qu'un menteur, « qui niait sa foi juive, son homosexualité, et son snobisme ».

Journaliste, étudiant de littérature, âme perdue dans la New York foisonnante des avant-gardes artistiques, White a été reconnu comme porte-parole de la communauté gay aux Etats-Unis dès ses premières ouvrages, parmi lesquelles on retrouve Forgetting Elena, The Joy of Gay Sex ou encore States of Desire : Travels in Gay America. Mais c'est avec son chef d’œuvre A Boy’s Own Story, le premier volet de sa trilogie autobiographique, qu'il atteint le sommet du succès. « Je voulais être écrivain, mais j’avais pas forcément de grandes choses à dire », raconte White, « j’aimais l’idée d’être un auteur, de faire partie de cette intelligentsia que je rencontrais à l’occasion de mes soirées dans Paris, avec les artistes, les comédiens, les poètes ». C’est peut-être pour cette raison que White se peint dans presque tous ses livres comme un auteur très peu doué pour l’écriture, qui se contente de marcher et boire des coups parmi les vrais, et faux, génies du milieu intellectuel, et dont la vie ressemble de plus en plus à un rêve.

Flâneries de New York à Paris

La dimension imaginaire de la littérature, caractéristique fondamentale pour le White écrivain, ne disparaît pas dans ses mémoires, notamment dans City Boy, où White peint le portrait de New York dans les années 70, de ses amours frénétiques, de la fourmillante scène artistique et culturelle, raconte des conversations avec Susan Sontag et les autres intellectuels newyorkais, et dans The Flâneur (dont le sous-titre c’est A Stroll through the Paradoxes of Paris), une promenade dans le rues parisiennes, dans les lieux cachés de la ville et dans ses salons snobs et vivants, où l’on découvre un Paris inédit même pour les parisiens, des librairies méconnues aux détails piquants sur la vie de Colette.

Il est certainement difficile de ne pas associer la littérature de White avec son homosexualité et son engagement pour les droits des gays et la lutte contre le SIDA. Toutefois, ce serait dommage, ainsi que une faute critique, d’emprisonner son écriture dans la cage étroite d’une étiquette et de classer définitivement White parmi les écrivains homosexuels, auxquels les hétéro se méfient, toujours, de s'approcher. Et si la critique littéraire a encore un sens aujourd'hui c’est bien celui de sortir les livres de ces cages. Et les écrivains comme White du rayon pédé.