vendredi 31 mai 2013

Conférence magistrale de Mario Vargas Llosa : Un barbare à Paris

Par Elsa


La Sorbonne, dix-neuf heures et des poussières. La salle se remplit dans un brouhaha étourdissant. On se salue, on s’embrasse et on attend avec impatience l’arrivée "del Llosa". C’est au bout d'un quart d’heure que l’ancien prix Nobel descend les marches de l’amphithéâtre, entouré de quelques professeurs. Il prend place sous une avalanche de flash pendant qu’un attroupement se mobilise afin de régler d’inévitables problèmes techniques. Décontenancée par l’immédiate simplicité de l’homme, je réalise que j’ai en face de moi l'un de mes auteurs favoris, dont l’intelligence littéraire et sociale semble appartenir à un temps révolu.

C’est avec naturel que ce grand nom de la littérature sud-américaine ouvre le bal dans un silence aussi soudain que religieux. De la tristesse viscérale éprouvée à la mort de D’Artagnan, à l’admiration inébranlable vouée à la multitude de vies extraordinaires des personnages des Misérables, en passant par l’apologie de l’authenticité littéraire de Malraux, Mario Vargas Llosa nous livre un émouvant et tendre hommage à la culture française. Elle aura été pour lui une source d’inspiration indéniable, mais également le catalyseur d'une prise de conscience identitaire.



La prise de conscience. C’est justement l’objet de son discours. A travers le récit de ses expériences et des ses voyages, l’auteur nous fait partager l’évolution et le façonnage d’une pensée qui outrepasse le domaine de la simple fiction littéraire. Au-delà du plaisir d’écrire et de lire sommeille une volonté sincère de participer à la bonification et à l’évolution d’une société en profonde mutation. Il évoque sans détours et avec humour le cheminement tourmenté de cette pensée politique, tantôt séduit par l’apparente irrévocabilité des idées sartriennes, tantôt confus face à l'imperméabilité d’un socialisme ambiant presque dogmatique.

En introduisant plus tard la question du rôle de la littérature au sein de la société, Mario Vargas Llosa semble regretter l’époque d’une littérature-instrument, pleinement ancrée dans le réel et engagée dans la construction d’une histoire et d’une vie sociale communes. Aujourd’hui reléguée au rang de divertissement, sa marginalisation et sa redéfinition moderne l’inquiètent. Comment désirer le progrès sans avoir conscience de la médiocrité ? C’est avec conviction qu’il revendique la nécessité de confronter le caractère absolu et perfectif de l’œuvre littéraire à l’inachevé de notre réalité sociale. Face à un public qu’il aura su tenir en haleine de bout en bout, il terminera en affirmant que c’est dans la frustration et l’imperfection que réside le progrès, et ce depuis la nuit des temps.


N'hésitez pas à aller jeter un oeil ici, vous y trouverez un article très intéressant sur la conférence, rédigé par Juan Peces, un de nos amis hispanophiles !

jeudi 9 mai 2013

Adrian Paci: une vie en transit

par Valeria Nicoletti

( version italienne et espagnole en bas)


« Adrian Paci. Vies en transit ». C’est le titre de l’exposition dédiée à l’artiste albanais Adrian Paci, au Musée de Jeu de Paume à Paris. L’exposition, finissant le 12 mai, est la première exposition en France entièrement consacrée à Paci et raconte comment une imagination peut traduire ses inquiétudes en utilisant plusieurs formats. 


C’est une salle obscure et un rayon de soleil qui éclaire une église baroque, l’embrasse d’or d’une place sicilienne qui dit bonjour au public dans la première salle du musée. On est à Scicli (Ragusa), la ville choisie pour la vidéo « La Rencontre » (2011). Devant les yeux bénissants de Saint Barthélemy, Adrian Paci, ten smoking, serre la main à de messieurs et mesdames intrigués par cet artiste bizarre venu d’ailleurs. C’est un accueil à la chaleur méditerranéenne qui hypnotise et invite à se détendre sur la moquette du musée et à y rester afin de deviner la prochaine grimace ou sourire à la révérence d’un vieil homme sicilien. Un écran totalisant qui précède la dispersion d’images de la salle successive.

Il suffit d’avancer d’un pas, et une dizaine d’écrans orientés différemment entourent le regard. Un foisonnement d'images transmet aux visiteurs l'idée d'un départ,  plus ou moins définitif, toujours douloureux. En premier plan, c'est les pieds des immigrés dans « Centro di Permanenza Temporanea » (2007). Après on s'arrête devant les caresses aux couleurs nuancées de « Last Gestures » (2009), qui annoncent le départ d’une jeune épouse de la maison de son père, jusqu’aux larmes de « The Weeper » (2002) où c’est Paci en personne qui frappe à la porte d’une pleureuse professionnelle pour expérimenter le départ final. Il prend la place d'un mort, allongé sur un lit à côté de la pleureuse comme dans une veillée funèbre, dans une démarche qui rappelle Kafka et le surréalisme. 

Centro di Permanenza Temporanea

« On vit dans l’incertitude de la définition de l’art », déclare Paci, tout en hésitant entre la peinture, sa première technique adoptée quand il étudiait à Milan, la photographie ou le film. Né en Albanie en 1969, il arrive pour la première fois à Milan en 1992 grâce à une bourse. Ensuite, il rentre dans son pays pour deux années, avant de s’installer définitivement en Italie, en 1997, avec sa femme et sa fille.

« Rester à la frontière entre deux identités séparées est un sentiment qui empreigne toutes mes vidéos », affirme-t-il dans une interview en expliquant aussi l’idée de « chez soi » en tant que manque et absence. Ses personnages ont aussi des vies en transit : dans « Last Gestures », un long instant d’attente sépare une caresse d’un regard, un œil qui pleure d’un sourire caché… comme si on voulait toujours repousser le moment de l’adieu. Le décor c'est la scénographie de la maison de l’enfance, qui revient dans les œuvres de Paci depuis ses premiers portraits, quand il prenait des photos aux immigrés devant la maison qu’ils avaient quittée. Ou encore dans « Centro di Permanenza Temporanea », titre, ou plutôt oxymore, qui désigne une vidéo réalisée en 2007, décrivant cet espace suspendu où les immigrés attendent d'être renvoyés à leur pays ou échapper et revenir à la clandestinité.

La dernière oeuvre de la salle, « Inside the Circle » (2011), a été réalisée dans la campagne de la région Friuli (Italie) pendant le séjour de Paci près de Rave Residency, un projet de Isabella et Tiziana Pers (cette dernière est la protagoniste de la vidéo). Paci a été le premier artiste à séjourner pendant un mois dans la campagne chère à Pasolini ; une expérience prolongée dans les images et les toiles qui enrichissent l’exposition.

C’est à travers un itinéraire entre des visages et des couleurs, et un slalom entre des télévisions qui émettent ses premiers films, qu’on arrive aux deux derniers projections, cachées entre les couloirs, au fond du musée.



Le premier, « Electric Blue », est l’exemple de comment arriver à créer un cinéma porno clandestin dans un petit village albanais. Les images racontent les premiers pas d’un reporter de guerre dans le monde des films porno. Pour gagner de l’argent, il enregistre des coïts déchaînés sur les cassettes où il y avait ses reportages pendant la guerre en Kosovo. Une contamination que l’on retrouve dans les contes que sa petite fille enchaine en mêlant le folklore albanais et les souvenirs de la guerre civile.

Réalisée exprès pour l’exposition à Paris, « La colonne » décrit le voyage d’un morceau de marbre transporté en bateau-usine à travers l’océan. Pendant la traversée, des ouvriers chinois transforment le matériel en une colonne grecque. C’est la métaphore d’une création née en transit, mais aussi la concrétisation de l’économie contemporaine qui vise à optimiser l’argent et le temps. 



La colonne aussi est arrivée à Paris et elle gît actuellement dans le Jardin des Tuileries. Protagoniste de l’histoire, l’élégant morceau de marbre a été victime du transport en se cassant justement au moment de l’arrivée au musée. Heureusement, Le Louvre est juste à côte du Jeu de Paume et ses restaurateurs sont arrivés au secours de la colonne malchanceuse.

Des imprévus d’une vie en transit. 

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Versióespañola

Por Valeria Nicoletti (traducción de Andrea Burón)


‘Adrián Paci. Vidas en tránsito’ es el título de la primera exposición en Francia dedicada por completo al artista albanés Adrián Paci. La galería, que cierra sus puertas el próximo 12 de mayo, se encuentra en el museoJeu de Paume en París y cuenta cómo la imaginación puede traducir sus inquietudes a través de varias fórmulas.


Al comienzo de la misma, topamos con una sala oscura y un rayo de sol que ilumina una iglesia barroca, el abrazo dorado de una plaza siciliana que saluda al público en la primera parte de la visita. Estamos en Scicli (Ragusa), la Ciudad elegida para el vídeo ‘The Encounter’ (2011). Ante los ojos benditos de San Bartolomeo, Adriàn Paci, vestido con un elegante smoking, acoge a un montón de mujeres y hombres intrigados por este raro artista llegado de otra parte. Es una acogida con calor mediterráneo que hipnotiza e invita a detenerse sobre la moqueta del museo y a quedarse ahí para adivinar la siguiente mueca o sonrisa de la gente en el momento de la reverencia hacia un viejo hombre siciliano, como si fueran las imágenes precedentes a que veremos después.


Basta con avanzar un paso para que una decena de pantallas orientadas de manera distinta rodeen la mirada del espectador. En esta exposición, podremos ver pues desde los pies de los inmigrantes en ‘Centro di Permanenza Temporanea’ a las caricias de ‘Last Gestures’ (2009) -que representa con colores matizados la salida de una joven esposa de la casa de su padre-, pasando por las lágrimas de ‘The Weeper’ (2002), donde Paci en persona llama a la puerta de una llorona profesional* vestido como un muerto tumbándose a continuación sobre la cama, cuando en realidad es él quien se muere; una escena que nos recuerda sin duda a Kafka y al surrealismo.


« Vivimos en la incerteza de la definición del arte », declara Paci, dudando entre la pintura (su primera técnica adoptada cuando estudiaba en Milán), la fotografía y el vídeo. Nacido en Albania en 1969, llega por primera vez a Milán en 1992 gracias a una beca. Después de volver a su país durante dos años, decide instalarse definitivamente en Italia junto a su mujer y su hija en 1997.

« Quedarse en la frontera entre dos identidades separadas es un sentimiento que impregna todas mis imágenes », afirma el artista en una entrevista donde además explica cómo el concepto de ‘casa’ le trae a la mente las palabras ausencia, falta y exigencia. Pero sus personajes son también vidas en tránsito: ‘Last Gestures’, una película ralentizada que presenta una larga pausa separando una caricia de una mirada o un ojo que llora de una sonrisa escondida, como si quisiéramos alargar siempre el momento del adiós, siendo siempre el decorado la escenografía familiar de su casa de la infancia; y ‘Centro di Permanenza Temporanea’, título -o mejor dicho contradicción- de un duro filme dirigido en 2007, que describe ese espacio indefinido y suspendido donde los inmigrantes esperan a ser repatriados o, por el contrario, a escapar y volver a la clandestinidad.

El ultimo vídeo de la sala, ‘Inside the Circle’ (2011), fue filmado en el campo de la región de Friuli (Italia) durante la residencia de Paci en Rave Residency, un proyecto de Isabella y de Tiziana Pers (siendo esta última la protagonista del mismo). Paci fue el primer artista en vivir durante un mes en la adorada geografía de Pasolini: una experiencia que se prolonga en las imágenes y en los lienzos, inspirados en las películas del escritor, que enriquecen la exposición.

A través de un itinerario entre rostros y colores, y un slalom entre televisiones que retransmiten las primeras imágenes, llegamos a las dos últimas proyecciones escondidas en los pasillos del final del museo.


La primera, ‘Electric Blue’, es un ejemplo de cómo crear un cine porno clandestino en un pequeño pueblo albanés. Esta narra los primeros pasos de un reportero de guerra en el mundo de las películas pornográficas. Para ganar dinero, Paci filma coitos desenfrenados y los mezcla frecuentemente en sus reportajes durante la guerra de Kosovo, algo que encontramos en los cuentos de su hija pequeña, que encadena el folklore albanés con los recuerdos de la guerra civil.

Y finalmente, ‘La Colonne’, un vídeo grabado especialmente para la exposición de París que registra el viaje de un pedazo de mármol transportado en un barco por todo el océano. Durante la travesía, los obreros chinos transforman dicho material en una columna griega. Es la metáfora de una creación nacida en tránsito y, al mismo tiempo, la concretización de la economía contemporánea que quiere optimizar el dinero y el tiempo.


Dicen que la columna, que se encuentra actualmente en el Jardín de las Tullerías, se rompió a su llegada a París, pero por suerte, el Louvre está justo al lado del Jeu de Paume y sus restauradores llegaron a tiempo para socorrer la desafortunada columna. 

Son imprevistos de una vida en tránsito. 

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Versione italiana

di Valeria Nicoletti

Si chiude il 12 maggio l’esposizione monografica di Adrian Paci, artista e videomaker di origini albanesi, allestita nelle sale del museo Jeu de Paume a Parigi. La mostra, la prima in Francia interamente dedicata all’artista che oggi vive e lavora a Milano, raccoglie tutte le sue opere dal 1997 a oggi, esplorando le tante vite in transito di un’immaginazione in grado di tradurre in immagini e sequenze le proprie inquietudini. 


Una sala buia e un raggio di sole riflesso nell’architettura barocca. È una piazza siciliana ad accogliere i visitatori, con il video “The Encounter”, realizzato nel 2011. Siamo a Scicli, in provincia di Ragusa, e davanti allo sguardo benedicente di San Bartolomeo, Paci, elegante in smoking, stringe la mano a una fila di signori onorati, donne curiose e bambini allegri, tutti desiderosi di salutare l’artista venuto da fuori. È un’accoglienza mediterranea che ipnotizza e quasi invita a stendersi sulla moquette della sala (e qualcuno non disdegna l’invito) a indovinare la prossima mozza, il cipiglio fiero del siciliano che stringe la mano e s’inchina. Uno schermo totalizzante che prepara alla frantumazione delle immagini nella sala successiva.

Basta un passo, infatti, e decine di schermi orientati in più direzioni circondano lo sguardo. Innumerevoli immagini in movimento che rimandano allo spettatore idee di partenze, abbandoni, addii. Dai piedi degli immigrati nel video “Centro di Permanenza Temporanea” alle carezze di “Last Gestures”, video del 2009 che ritrae con colori sfumati gli ultimi momenti di una giovane sposa nella casa dei suoi genitori fino alle lacrime di “The Weeper”, realizzato nel 2002, dove lo stesso Paci bussa alla porta di una prefica e si veste da morto per essere compianto, estrema dipartita, dove è l’artista che, inseguendo una suggestione kafkiana, decide di lasciare la scena.

Viviamo tutti nell’incertezza della definizione dell’arte”, ha dichiarato Paci, quasi esitando a scegliere tra la pittura, prima tecnica, dai tempi in cui studiava arte e liturgia all’Istituto del Beato Angelico a Milano, la fotografia e il video. Nato a Scutari, nel 1969, fuggito dall’Albania, Paci è arrivato per la prima volta a Milano nel 1992 con una borsa di studio. Ritorna nel suo paese ma solo per breve tempo decidendo di stabilirsi a Milano definitivamente nel 1997, con la moglie e la figlia.

Essere sempre davanti a un bivio, alla frontiera fra due identità separate, è un sentimento che sta alla base di tutti i miei video e film”, ha dichiarato in un’intervista Paci, commentando l’idea di casa come assenza, caricata dal sentimento del bisogno, della mancanza. I suoi personaggi hanno anch’essi vite in transito, sono esseri divisi a metà: in “Last Gestures”, a metà tra movimento e fermo immagine, un lunghissimo secondo d’attesa passa tra una carezza e uno sguardo, tra un occhio lucido nascosto e un sorriso abbozzato, come per rimanere sempre sulla soglia e rimandare l’attimo irreversibile della dipartita. Sullo sfondo, uno scenario familiare, la casa di una vita, la scenografia dell’infanzia e dell’adolescenza, retaggio dei suoi primi ritratti in cui Paci immortalava i fuggiaschi di fronte alle case che questi avevano abbandonato. O ancora come in “Centro di Permanenza Temporanea”, un ossimoro didascalico e concreto per un video crudo, realizzato nel 2007, che racconta di quella zona grigia, ancora una volta sospesa tra il tempo e lo spazio, vissuta dagli immigrati trattenuti nei centri di soggiorno in attesa di essere espulsi o di riuscire a scappare per approdare nel limbo della clandestinità.

L’ultimo video della sala “Inside the Circle” (2011) è stato realizzato nella campagna friulana durante il soggiorno di Paci presso RAVE Residency, progetto ideato da Isabella e Tiziana Pers (quest’ultima protagonista del video). Paci è stato il primo artista a soggiornare per un mese nelle terre care a Pasolini, nel 2011. Un’esperienza che si riflette nel video, affetto da una sospensione cronica di spazio e tempo, e nelle pitture ispirate ai film di Pasolini che corredano la mostra.

È attraverso un itinerario tra i volti e i colori di pasoliniana memoria, fotogrammi realizzati in tempera, uno slalom tra un gruppo di televisori sparuti che trasmettono i primi video dell’artista, che si arriva agli ultimi due lavori, nascosti in fondo ai corridoi del museo.

Il primo è “Electric Blue”, o di come nasce un cinema porno clandestino in un villaggio dell’Albania, racconta i primi passi di un video-reporter di guerra nel mondo dei film a luci rosse, quando, per mancanza di altri supporti, registra amplessi sfrenati sulle scene di morte della guerra in Kosovo. Una contaminazione già presente in“Albanian Stories”, dove Paci registra sua figlia mentre la piccola mescola i ricordi del conflitto al folklore albanese.

Il video “The Column”, infine, concepito appositamente per la mostra parigina, racconta la genesi di una colonna, a partire da un semplice pezzo di marmo. Metafora di una creazione nata in uno spazio di transito, la colonna è anche il tramite tra Oriente e Occidente, la concretizzazione dei tempi dell’economia contemporanea, che necessitano di ottimizzare costi e spazi e utilizzano i battelli non solo come mezzi di trasporto ma anche come fabbriche.

La stessa colonna, insieme al video, è giunta a Parigi, dove è esposta nel giardino delle Tuileries, accanto al museo. Protagonista della storia, l’elegante pezzo di marmo, sopravvissuto all’oceano, è stato vittima del trasporto e ha subito un danno rilevante nel momento in cui è approdato a Parigi. Per fortuna, a poche centinaia di metri dal Museo de Jeu de Paume, c’è il Louvre i cui restauratori sono accorsi in aiuto alla colonna.

Inconvenienti da una vita in transito.



vendredi 3 mai 2013

David Picazo : le journaliste interviewé


Par Andrea Burón

(version espagnole et italienne en bas )

David, à côté des archives de TVE. 


Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de rencontrer David Picazo, le correspondant de TVE à Paris, dans le même endroit où il fait les connexions en direct avec Ana Blanco, quelle joie !

David est un homme très sympathique, proche et aimable. Bref, l’opposé à ce qu’on pense sur les gens de la télé. Le problème est qu’on donne toujours un avis même sans connaître la personne dont on parle. J’avoue que j’ai été surprise quand il m’a répondu à mon premier mél. On n’est pas habitué à réaliser nos rêves.


« Si j’avais été plus prévisible, j’aurais choisi l’allemand »

Diplômé en Journalisme par l’Université Complutense de Madrid, David a fait une année Erasmus à Lyon en 1999, où il a travaillé à Euronews. « J’ai choisi Lyon, car il n’y avait pas encore la possibilité de faire l’Erasmus au Royaume Uni ni à Paris et il me semble une ville fantastique, très jolie et très agréable pour y vivre ». Une année après, il a signé un contrat de stage avec la société qui désormais allait devenir sa deuxième maison.

Après l’anglais, il a étudié le français et, bien qu’il dise que « si j’avais été plus prévisible, j’aurais choisi l’allemand », ce choix lui a facilité son actuel poste. En 2009, il a intégré l’équipe de TVE à Paris : « on m’a proposé de venir une paire d’années ; je l’ai réfléchi avec ma femme et on est venu, tout simplement. Prendre des avions tous les weekends est très dur, mais c’était une bonne opportunité et Madrid est toujours là ».

En 2005, il a été l’envoyé spécial en Afghânistân, un endroit où « je n’avais pas autant de peur, car on était convoyé, mais on avait un regard de recul dans le temps lors de l’atterrissage dans une piste à pierres, en voyant les vieux vélos et les femmes portant le burka, des agneaux égorgés entourés de mouches… Et évidemment, après avoir fait escale à Petrolandia (Les Émirates Arabes), on avait plus de recul dans le temps que dans l’espace ». Il a été aussi au Libano en 2007, où « on a appris, lors de notre arrivée, qu’il y avait eu un attentat où des militaires espagnols étaient morts. C’était un voyage institutionnel et on est resté un peu plus. Elles ont été deux expériences très intéressantes », rappelle-il.
Cet homme d’Albacete a toujours aimé « lire et raconter des histoires vraies et importantes ». Cependant, travailler à la télévision n’était pas calculé : « j’ai failli faire un stage dans deux journaux locaux de mon village, mais finalement j’ai pris un autre chemin. La vie est faite de hasard parfois ».

Un correspondant doit être toujours en alerte, avec le portable allumé les 24h/24. David arrive au bureau vers 8h30 et il part vers 19h. Il a un planning du jour (un G8 à Londres, un match Barça-PSG, etc.) et soit l’équipe de Madrid lui demande des choses, soit c’est lui qui les propose, « le télé-journal est le but », affirme-t-il. De plus, il a un blog, mais il n’y écrit pas tout ce qu’il voudrait pour manque de temps. Il n’est pas présent non plus dans le monde des réseaux sociaux, car « je n’ai pas assez d’heures dans la journée pour faire tout ce que je veux. Sinon, tu risques de devenir un ‘homme orchestre’ ».



David devant les caméras, en simulant une connexion en direct.

« En France, on peut saluer son voisin en utilisant 5 formules de politesse différentes »

David adore Paris, mais il lui reste encore des lieux à découvrir, « car les weekends je fais des choses plus normales : aller au supermarché, faire la lessive, etc. Les touristes arrivent à visiter plus d’endroits en une semaine que moi en une année ».

Il a réussi à casser la ‘burbuja parisina’ (la bulle parisienne, littéralement), comme il l’appelle, mais il garde encore ses amis espagnols : « pour connaitre des français, on le fait à travers des contacts, même si on a toujours une tendance de sortir avec les espagnols. La ‘bulle’ est difficile à rompre, mais on fini par le faire, même si après un temps ici, on peut saluer son voisin en utilisant 5 formules de politesse différentes ».

Comme on sait, les gaulois ont beaucoup de clichés sur les espagnols, « mais nous aussi. On fait le lien entre Paris et le luxe, la magie… et puis, la vie ici est compliquée ». En tout cas, David croit que « ils nous aiment bien, en effet, n’importe quel français a des bons souvenirs de ses vacances en Espagne ».


« La télé-poubelle appouvri »

J’ai profité également pour lui demander son avis sur la télé espagnole et il m’a raconté que « je ne crois pas qu’on leur donne ce qu’ils demandent, quoiqu’il y ait trois-cents théoriques qui ont déjà écrit sur cela. L’épreuve est que si on offre un bon reportage ou une bonne émission avec des interviews, les gens le regardent ». David signale qu’en France il y a aussi de le télé-réalité, mais pas beaucoup moins qu’en Espagne. « La télé-poubelle appauvrit plutôt qu’elle enrichis. C’est dommage que le même jour où on a fermé CNN+ en Espagne, on l’a changé pour Gran Hermano (Big Brother). C’est le spectateur qui perd dans ce cas. Ici, je tire mon chapeau, puisqu’il y a des émissions sur l’histoire en prime time et les gens les regardent. Nous, on le fait à La 2 et dans une frange horaire très limitée ».

Dans son bureau, David a une télé allumée 24h/24 avec les nouvelles en boucle pour ne pas attendre jusqu’au Grand Télé-journal, mais il croit que les chaînes d’information en continu sont plus regardées que par les professionnels du métier, car « on meurt d’ennui ». Il assure que les journalistes font un travail de « surveillance et contrepoids au pouvoir » et aussi que « ici la presse et l’information sont très importantes, parce qu’ils octroient le succès au pays. Notre travail est de convaincre les citoyens qu’ils ont besoin d’une radio et une télé publique fort importante, dont ils sont fiers, indépendamment des changements politiques. Plus les télé-journaux sont bien dans les chaînes privées, mieux on le fera ; la concurrence enrichit »

David en travaillant à côté d'une caméra de TVE. Foto d'archive. 

« Les jeunes doivent rester où ils sont vraiment à l’aise »

Bien que le pays d’Hollande ne vit pas par son meilleur moment, David souligne que « on est dans des échelles différentes, car ils ont une taxe de chômage de 10-12%». La France a deux facteurs qu’on n’a pas en Espagne : une couverture sociale plus élargie et des aides d’allocation familial. « Ici la famille se casse quand les enfants ont 18 ans, car ils quittent la maison. Mais cela ne veut pas forcement dire qu’ils aiment moins leurs parents ou à l’envers, mais qu’ils se débrouillent avant », raconte le journaliste.

Pour le moment, David est à l’aise à dans la capitale française, même s’il avoue qu’il reviendra en Espagne un jour. Pour les jeunes, il recommande de chercher leur avenir où ils soient vraiment bien, car il faudrait que personne reste où il n’est pas à l’aise et, évidemment, sans travail, ton ne peut pas y être bien. Notre entourage nous manque beaucoup bien que je sois un envoyé de mon entreprise espagnole. Mais on ne peut pas rester immobile. L’âge clé dans le travail est de 20 à 30 ans. Même si partir pour s’améliorer ce n’est pas pareil que partir par nécessité, le risque de rester dans le pays d’accueil est assez grand, comme il est arrivé aux années 60 ». Et sinon, il faut juste demander aux gens de La Petite Espagne.

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Versióespañola

Por Andrea Burón


Hace algunos días, tuve la suerte de estar en el mismo lugar desde donde David Picazo, corresponsal de TVE en París, hace las conexiones en directo con Ana Blanco, ¡qué emocionante!

David es un chico muy simpático, cercano y amable, vamos, todo lo contrario a lo que pensamos sobre la gente de la tele. El caso es que siempre opinamos sin conocer. Aunque tengo que admitir que me sorprendió sobremanera el día que me respondió a mi primer e-mail. No estamos acostumbrados a hacer los sueños realidad.

"Si hubiera tenido más visión, habría elegido el alemán" 

Diplomado en Periodismo por la Universidad Complutense de Madrid, David hizo –en su cuarto año de carrera- un curso Erasmus en Lyon, donde trabajó para el canal Euronews en 1999. “Elegí Lyon porque no había la posibilidad de hacerlo en Reino Unido ni en París y me parece una ciudad fantástica, muy bonita y muy agradable para vivir”, señala. Un año después, firmó un contrato de prácticas con la que sería a partir de entonces su segunda casa.

Después del inglés, estudió francés y aunque dice que “quizá si hubiera tenido más visión, habría elegido el alemán”, fue una elección que le facilitó su actual trabajo. En 2009, se incorporó a la corresponsalía de TVE en París, “me lo propusieron para venir un par de años, lo consulté con mi mujer y nos vinimos. Coger aviones todos los fines de semana es muy duro, pero son oportunidades que aparecen y Madrid siempre está ahí”.

En 2005, fue enviado especial a Afganistán, un lugar en el que “no tenía tanto miedo porque íbamos escoltados, pero sí una visión de retroceso en el tiempo al aterrizar en una pista de piedra, ver las bicis viejas de hierro, las mujeres con burka, corderos degollados cubiertos de moscas… Y claro, después de haber hecho escala en ‘petrolandia’ (Emiratos Árabes), tienes más sensación de retroceso en el tiempo que en el espacio”. También estuvo en el Líbano en 2007, donde “nada más llegar, nos enteramos de que había habido un atentado donde habían fallecido militares españoles. Era un viaje de trámite institucional y al final nos quedamos un poco más. Fueron unas experiencias interesantes”, recuerda.

Desde pequeño, a este chico de Albacete siempre le ha gustado “leer y contar historias ciertas e importantes”. En cambio, lo de la tele fue una circunstancia: “Estuve a punto de hacer prácticas en un par de periódicos locales, pero tomé otro camino. La vida son casualidades a veces”.

Un corresponsal tiene que estar siempre alerta y con el móvil encendido las 24h. David llega a la oficina a las 8:30h y se va a las 19h. Tiene una agenda del día (un G8 en Londres, PSG-Barça…) y puede ser que Madrid le pida cosas o que él las proponga: “El telediario es el reto”, dice. También tiene un blog aunque no escribe todo lo que quisiera por falta tiempo, y no posee cuentas en ninguna red social porque no le da el día, “si no, te conviertes en un hombre orquesta”.

"Puedes utilizar cinco fórmulas diferentes depolitesse para saludar al vecino"

París le encanta aunque reconoce que aún le faltan cosas por descubrir, puesto que “el fin de semana lo dedico a cosas más normales como ir al supermercado, poner lavadoras, etc. El que viene de turista igual ve más en una semana que yo en un año”.

A pesar de haber roto la burbuja parisina, como él la llama, conserva amigos españoles: “Para entrar en contacto con los franceses, lo haces siempre a través de contactos, aunque siempre tendemos a quedarnos en el lado mas cómodo, el de españoles. La burbuja es difícil de romper, pero se termina rompiendo. Aquí puedes estar un tiempo y lo único que haces es saludarte tres veces con el vecino llegando a utilizar hasta cinco fórmulas diferentes de politesse”.

Como ya sabemos, los galos tienen muchos clichés sobre los españoles, “pero nosotros hacemos lo mismo sobre París, con el lujo, la magia, etc. Y luego la vida aquí es complicada”. En cualquier caso, David afirma que “les caemos bien; cualquier francés va a recordar con cariño las vacaciones o el periodo que estuvo en España”.

                              "La telebasura empobrece"

Aproveché para preguntarle sobre la TV en España y me dijo que “no me creo que demos lo que demandan, aunque haya trescientos teóricos que hayan escrito sobre eso. La prueba es que a la gente le das un buen reportaje o programa de entrevistas y lo ve”. David afirma que en Francia también hay telerealidad, pero en menor cantidad. “La telebasura empobrece más que enriquece. Es lamentable que en el mismo día que cerraron CNN+ en España pusieran GH. El que sale perdiendo es el ciudadano. Aquí me quito el sombrero, porque en prime time emiten programas de historia y la gente los ve. Nosotros lo hacemos en La 2 y en horarios escondidos”.

David tiene en su despacho una tele encendida las 24h con noticias en bucle para no tener que esperar al gran Téléjournal, pero cree que los canales de información continua se ven más entre los del gremio, “porque si no, te mueres de aburrimiento”. Asegura que los periodistas hacemos un trabajo de “vigilancia y contrapeso al poder” y que “aquí la presencia de la prensa y la información son importantes, pues dan peso al país. Nuestra labor –añade- es convencer a la ciudadanía de que es necesaria una radio y televisión pública fuerte, de la que se sientan orgullosos, independientemente de los cambios políticos. Cuanto mejores telediarios hagan las teles privadas, mejor lo intentaremos hacer, la competitividad enriquece”.  

"Los jóvenes deben estar donde se encuentren a gusto"

Si bien el país de Hollande no pasa por su mejor momento, el periodista subraya que “estamos en escalas diferentes, pues ellos tienen un 10-12% de paro y nosotros un 25%”. Y es que Francia disfruta de dos factores de los que nosotros carecemos: una cobertura social más amplia y las ayudas para la familia (emancipación, alquiler, etc.). “Aquí la familia se rompe a los 18 años, ya que a esa edad los hijos se van de casa, pero eso no significa que se quieran menos, sino que espabilas y te buscas la vida antes”.

De momento, David está a gusto en la capital gala aunque afirma que volverá a España algún día. Aconseja a los jóvenes que busquen su futuro donde realmente se encuentren cómodos, pues “nadie debe quedarse en un sitio en el que no esté a gusto y, sin trabajo, difícilmente estarás a gusto. Todos los que nos hemos ido, aunque yo soy un desplazado que trabaja para una empresa española, echamos de menos nuestro entorno. Pero no nos podemos quedar parados; la edad clave para la vida laboral va de 20 a 30. Aunque no es lo mismo irte para mejorar, que irte por necesidad. El riesgo es que hay un porcentaje muy alto de gente que se quede, como ocurrió en los años 60” y si no, que se lo digan a los de La Petite Espagne

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Versione italiana

di Andrea Burón (traduzione di Valeria Nicoletti)

Qualche giorno fa, ho avuto l’opportunità di incontrare David Picazo, il corrispondente di TVEa Parigi, proprio nell’ufficio da cui ogni giorno partono i collegamenti in diretta con Ana Blanco.
David è simpatico, alla mano, tutto il contrario di quello che ci si aspetta da una persona che di solito vediamo in tv. E non nascondo di essere stata sorpresa dalla sua risposta solerte alla mia prima mail. Forse non siamo abituati a vedere un sogno che si realizza.

“Se fossi stato più previdente, avrei scelto il tedesco”

Con un diploma in Giornalismo in tasca, David, studente all’Università Complutense di Madrid, ha trascorso un anno a Lione in Erasmus, nel 1999, dove ha iniziato a lavorare per Euronews. “Ho scelto Lione perché non c’era ancora la possibilità di fare l’Erasmus in Inghilterra o a Parigi e, per caso, mi sono imbattuto in una città affascinante e a misura d’uomo allo stesso tempo”. Un anno dopo, ha iniziato il suo stage presso la società che sarebbe poi diventata la sua seconda casa.

David ha studiato inglese e francese e, nonostante confessa che “se fossi stato più previdente, avrei scelto il tedesco”, conoscere il francese l’ha aiutato a conquistare il suo lavoro attuale. Ha raggiunto il team di TVE a Parigi nel 2009: “mi avevano proposto di venirci solo per un paio d’anni ma alla fine ho deciso di trasferirmi qui per non perdere questa opportunità. In fondo, Madrid è sempre dietro l’angolo”.

Nel 2005, David è stato inviato speciale in Afghanistan, dove “ho avuto la sensazione di aver fatto un salto nel tempo e nello spazio”, racconta, “sono atterrato in una pista fatta di sassi, circondata da vecchie biciclette, agnelli sgozzati assediati dalle mosche, i burka onnipresenti e, dopo aver fatto scalo a Petrolandia (gli Emirati Arabi, ndr), lo scarto temporale è stato ancora più forte”. David è stato anche inviato in Librano nel 2007: “abbiamo saputo solo una volta arrivati che c’era appena stato un attentato dove avevano perso la vita alcuni militari spagnoli”.

Originario di Albacete, ha sempre desiderato “leggere e raccontare storie vere”. Tuttavia, non aveva previsto di lavorare in tv: “ero sul punto di cominciare uno stage in un giornale locale della mia città, ma alla fine ho intrapreso un’altra strada. A volte è il caso che ci fa diventare quello che siamo”.

Sempre all’erta, con il telefonino acceso 24 ore su 24, David arriva in ufficio verso le 8.30 e va via verso le 19. Ha un planning quotidiano e lavora solitamente per il tg, preparando un servizio proposto dal team di Madrid o da lui stesso. Ha anche un blog, non molto aggiornato per mancanza di tempo. Nessun profilo, invece, sui social network: “non ho abbastanza ore nella giornata per poter fare tutto”.


“In Francia è possibile salutare il proprio vicino con almeno 5 formule di cortesia diverse”

David adora Parigi, ma gli restano ancora, come a tutti i brevi residenti nella capitale, tanti posti da scoprire, “perché i week-end li utilizzo per le incombenze di ordinaria amministrazione, la spesa, la lavatrice…sono sicuro che visitano più musei i turisti in una settimana che io in un anno!”
Nonostante sia riuscito a infrangere la barriera della cortesia parigina, David conserva i suoi tanti amici spagnoli: “attraverso i miei contatti, adesso ho tanti amici francesi ma è stato difficile rompere la bolla dei parigini, soprattutto in una città in cui per salutare il vicino puoi utilizzare almeno 5 formule di cortesia differenti”.
Si sa, i francesi hanno non pochi cliché sugli spagnoli, “ma anche noi non siamo da meno”, continua, “Parigi per noi vuol dire il lusso, la magia, poi una volta arrivati scopriamo che la vita qui è complicata”. David, tuttavia, è convinto che “i francesi amano gli spagnoli e ogni francese che ha trascorso le sue vacanze in Spagna ha degli ottimi ricordi”.

“La tv-spazzatura abbrutisce”

Ne ho approfittato per chiedere a David la sua opinione sulla tv spagnola. “Non penso che si riesca a dare ai telespettatori quello che veramente vorrebbero. La prova è, infatti, il successo di ascolti quando, di tanto in tanto, viene mandata in onda una trasmissione di qualità”. “Certo anche in Francia esistono i reality”, continua, “ma molto meno rispetto ai canali spagnoli. La tv-spazzatura abbrutisce ed è un peccato che in Spagna abbiano chiuso CNN+ per metterci il Grande Fratello”. È lo spettatore che perde in questo caso. “Qui ci sono programmi di qualità, che hanno un ottimo share e sono trasmessi in prima serata. Noi al massimo li mandiamo dopo le 23 e in orari da fascia protetta”.

La tv nel suo ufficio è accesa sui canali di news, ma “solo gli addetti al settore li guardano, sono troppo noiosi”. I giornalisti fanno un lavoro di “veglia e contrappeso al potere”, assicura, “e la stampa e l’informazione sono troppo importanti perché vengano ostacolate. Il nostro lavoro è convincere il cittadino che ha bisogno di una radio e una tv pubbliche e indipendenti dalla politica. E i telegiornali privati non fanno altro che stimolarci a fare meglio”.

“I giovani devono restare dove sono a proprio agio”

Nonostante il paese di Hollande non stia vivendo il suo periodo migliore, David sottolinea che “in Francia c’è sì un tasso di disoccupazione fermo intorno al 10-12%, ma anche una copertura sociale e un aiuto da parte dello stato che noi non abbiamo”, spiega, “qui a 18 anni i ragazzi vanno via di casa, ma questo non vuol dire che siano meno legati alla famiglia, semplicemente imparano a sbrigarsela da soli più presto”. E hanno anche i mezzi per farlo.

Per il momento, David ha trovato il suo posto nella capitale francese, anche se un giorno vorrebbe tornare in Spagna. Ai più giovani, consiglia di cercare la propria strada lì dove si sentono a casa: “è importante sentirsi a proprio agio, ma è ovvio che, senza lavoro, è difficile sentirsi a posto. Io stesso sento la mancanza della Spagna, sebbene lavori per una tv spagnola. Ma non si può restare immobili, soprattutto dai 20 ai 30 anni”, continua. “Riconosco che chi è partito per necessità ha vissuto un’esperienza diversa rispetto ha chi è partito per scelta, per migliorarsi, ma si corre il rischio di restare per sempre nel paese d’arrivo”, conclude, “ed è già successo alla generazione di spagnoli arrivati qui negli anni ‘60”. Per tutto il resto, basta chiedere a quelli di La Petite Espagne