jeudi 25 avril 2013

Radical Kitsch : quand le trash devient un art

par Valeria Nicoletti

( version espagnole et italienne en bas )

La troisième édition du ciné-club, organisée par El Disparate et consacrée entièrement au film kitsch, fait son début avec la projection de ‘Barbarella’ le samedi 27 avril. Inspirée de l’idée du Kitsch en tant que sous-genre du septième art, entre citations illustres de Tarantino et plusieurs hommages aux films de série B, on vous propose une promenade cinématographique explorant les films à l’affiche.




La première fois qu’on  utilise ce concept c’est en Allemagne à la fin du XIX siècle. On dit ‘Ecart’ pour définir des meubles ou des objets sans aucune valeur, mais ayant la prétention d’être nobles et authentiques. Avec le temps, l’abus de ce terme enchaîne une nouvelle signification dans le domaine culturel, et le kitsch se transforme en une production dédiée au consommateur moyen, comme conséquence de la révolution industrielle et de l’alphabétisation de masse.

Le Kitsch et la bande dessinée : l’étrange lien
Conçu pour remplacer la culture, la vraie, le kitsch est donc proposé aux nouveaux parvenus de l’éducation qui viennent de découvrir le plaisir de la lecture, mais aussi l’angoisse de l’ennui. Le kitsch a donc un succès presque immédiat, surtout dans le cinéma, où son code esthétique trouve un allié dans la bande dessinée, notamment celle de la science fiction. Une solidarité qui donne naissance à des célèbres films comme ‘Barbarella’ (1968), cult movie de Roger Vadim, dont son personnage principal est la merveilleuse Jane Fonda ; une version en chair et os de la protagoniste de la bande dessinée de Jean-Claude Forest.

La bande-annonce de 'Forbidden Planet'

 Parmi les sensuelles femmes en papier, il y a aussi ‘Modesty Blaise’ (1966), interprété par Monica Vitti dans le film de Joseph Losey. Inspiré par la bande dessinéede Peter O’Donnell, il est sélectionné à la 19ème édition du Festival de Cannes. Le météore Modesty revient en 1982 dans l’épisode pilot d’une série américaine, et en 2004 dans un moyen-métrage de Quentin Tarantino ‘My Name is Modesty Blaise’. Le réalisateur, un admirateur de Modesty, lui dédiera aussi une petite parution dans ‘Pulp Fiction’ en mettant dans les mains de Vincent Vega son album. Le lien entre le septième art et le papier va aussi dans le sens opposé. Du cinéma on revient à la bande dessinée : c’est le cas de la célèbre librairie ForbiddenPlanet à New York, dont le nom s’inspire du film homonyme de Fred M. WIlcox (1956). Et encore « Logan’s Run », tourné par Michael Anderson en 1976, est une sorte de Sandman du futur, mettant en scène l’histoire de Logan 5, qui se bat contre l’écroulement de la planète sous les gens, ayant une superbe stratégie : tuer tous ceux qui ont plus de trente ans !

"Le meilleur film de l’histoire du cinéma"
Le kitsch est souvent identifié en tant que philosophie de vie, laquelle n’utilise pas les méthodes de l’art, mais qui a les mêmes effets : la stupeur, la merveille et pourquoi pas l’admiration. « Le meilleur film de l’histoire du cinéma », dit John Waters. Même si Waters est connu pour son célèbre mauvais goût, il n’a pas tort en ‘Faster, Pussycat, Kill ! Kill !’ (1965) ; il s’agit d’un éloge à la violence au féminin et un parfait exemplaire du genre sexploitation, avec la reine des b-movies Tura Satana, qui interprète Varla ; un film qui a joué un rôle important dans la naissance de ‘Women in Cages’ (1971), réalisé par Gerardo de Léon. Des femmes qui se battent -bien avant ‘Kill Bill’-, elles ont toujours animé les salles à partir de ‘Attack of the 50 feet woman’ (1958), de Nathan Juran, une production low-cost devenue un culte grâce à sa protagoniste géante.

La bande-annonce de "Faster, Pussycat, Kill ! Kill !"


Violence physique et des tas de clichés et stéréotypes trouvent un abri sous le schéma kitsch, qui fouille dans l’imaginaire collectif à la recherche de méthodes primitives et de personnages familiers, n’ayant pas peur d’être politically incorrect. D’où l’abus du mot ‘nègre’ et la naissance du genre blaxploitation, dont un exemple est ‘Shaft’ (1971), de Gordon Parks, qui fait la chronique des aventures d’un inspecteur noir qui recherche la fille d’un gangster dans les rues de Harlem. 

Prix et censure
On dirait un paradoxe, mais le kitsch, au moins aujourd’hui, demande un spectateur cultivé, ayant un background mûr ; il est apprécié surtout par ceux qui, à partir du générique, se lancent dans la recherche des citations et des hommages. Les cinéphiles qui aiment ce genre sont de plus en plus nombreux et comptent déjà sur une série de célébrités qui leurs rendent l’honneur, tels que ‘Phantom of the Paradise’ (1974), un musical d’horreur de Brian de Palma ; ‘Saturday Night Fever’ (1977), de John Badham, inspiré des aventures nocturnes racontées dans le magazine newyorkais ‘Tribal Rites of the New Saturday Night’ ; ou encore ‘Jamón Jamón’ (Bigas Luna), gagnant du Lion d’Argent au Festival de Venise en 1992.

La bande-annonce de Jamón Jamón’

 Finalement, on trouve ‘Salon Kitty’, signé par Tinto Brass en 1975, qui est défini comme un « film pour hommes », dans ses deux versions : l’une pour le cinéma italien, l’autre pour l’étranger. Il s’agit d’une overdose de sexe et de perversion racontant les nuits blanches d’un vrai bordel basé à Berlin à l'époque du nazisme. Durement critiqué, malgré sa merveilleuse scène initiale, ‘Salon Kitty’ demeure l’un des films les plus célèbres de Brass, qui ne respecte pas pourtant les règles cinématographiques et de la décence. 

Mais c’est ça la beauté du kitsch : si on ne respecte pas les règles, il n’y a pas de fautes.

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Versióespañola

Por Valeria Nicoletti (traducción de Andrea Burón)

Este sábado, 27 de abril, comienza la tercera edición del cineclub organizado por El Disparate. Estará dedicado completamente a las películas kitsch y empezará con ‘Barbarella’. Proyectaremos obras de genios como Tarantino y homenajearemos las series B. Pero antes, os proponemos un paseo por este subgénero del séptimo arte.

La primera vez que se usa el concepto de kitsch es en Alemania a finales del siglo XIX. Entonces, se utiliza la palabra ‘Ecart’ para definir los muebles u objetos sin valor alguno, pero que pretenden ser auténticos. Con el tiempo, el abuso de este término encadena un nuevo significado en el dominio cultural y el kitsch se transforma en una producción dirigida al consumidor medio, como consecuencia de la revolución industrial y la alfabetización.
El cine kitsch y los cómics : esa extraña pareja
Concebido para reemplazar a la cultura, se propone pues lo kitsch a los que acaban de descubrir el placer de la lectura, pero también la angustia por el aburrimiento. La consecuencia es el casi inmediato éxito de este subgénero, sobre todo en el cine, donde su código estético encuentra un aliado en los cómics, especialmente los de ciencia ficción. Aparecen pues las famosas películas, como ‘Barbarella’ (1968), un cult movie de Roger Vadim con la maravillosa Jane Fonda como protagonista; una versión en carne y hueso del personaje principal del tebeo de Jean-Claude Forest.
Entre las sensuales mujeres en papel destaca ‘Modesty Blaise’, interpretada por Monica Vittien el largometraje de Joseph Losey (1966). Inspirado en el cómic de PeterO’Donnell, el filme es seleccionado para la edición número 19 del Festival de Cannes. El meteorito Modesty vuelve a las pantallas, en 1982, en un episodio piloto de una serie americana y, en 2004, en un cortometraje de Quentin Tarantino, ‘My name is Modesty Blaise’. El director, admirador de Modesty, le dedica también una breve aparición en ‘Pulp Fiction’, poniendo el cómic en las manos de Vincent Vega (el personaje interpretado por John Travolta). 
El vínculo entre el cine y el papel también va en sentido opuesto. Del cine volvemos al tebeo: es el caso de la conocida librería neoyorkina ‘Forbidden Planet’, cuyo nombre se inspira en la película homónima de  Fred M. Wilcox (1956). ‘Logan’s Run ‘, dirigida por Michael Anderson en 1976, es una especie de Sandman del futuro, que narra la historia de Logan 5 y su lucha contra el hundimiento del planeta por parte de personas con una súper estrategia: ¡matar a los mayores de 30 años!
« La mejor película de la historia del cine »

El estilo kitsch siempre ha sido identificado como filosofía de vida, la cual no utiliza los métodos del arte, pero que tiene los mismos efectos: el estupor, la maravilla y, por qué no, la admiración. « La mejor película de la historia del cine », dice John Waters. Aunque el es conocido por su famoso mal gusto, esta vez no falla con ‘Faster, Pussycat, Kill ! Kill !' de Russ Meyer (1965). Se trata de un elogio hacia la violencia a las mujeres y un perfecto ejemplo del género sexploitation, con la reina de las B moviesTura Santana, quien interpreta a Varla. Hablamos pues de un largometraje que ha jugado un papel importante en la creación de ‘Women in Cages’ (1971), dirigido por Gerardo de León. Las mujeres luchadoras -incluso antes de ‘Kill Bill !’- siempre han animado las salas de cine, desde ‘Attack of the 50 feet woman’ (1958), de Nathan Juran, una producción low-cost convertida en culto gracias a su genial protagonista. 
Violencia física y un montón de clichés y estereotipos tienen lugar en el mundo del cine kistch, el cual hace un repaso a la imaginación colectiva en busca de métodos primitivos y personajes familiares que no tienen miedo a ser políticamente incorrectos. De ahí el abuso de la palabra ‘negro’ y el nacimiento del género blaxploitation. Un ejemplo es la película ‘Shaft ‘ (1971), deGordon Parks, que cuenta las aventuras de un inspector negro que busca a la hija de un gángster por las calles de Harlem. ¡Más cliché que eso no puede haber!
Premios y censura
Parece una paradoja, pero el cine kitsch reclama, por lo menos hoy, un espectador culto y con un background desarrollado; un espectador apreciado, sobre todo, por aquellos que, en los créditos, se lanzan en busca de citas y homenajes. Los cinéfilos amantes de kistsh son cada vez más numerosos y este subgénero cuenta ya con una serie de celebridades haciéndole honor, desde ‘Phantom of the Paradise’ (1974), un musical de terror de Brian de Palma, hasta ‘Saturday Night Fever’, de John Badham (1977) -inspirado en las aventuras nocturnas relatadas en la revista neoyorquina ‘Tribal Rites ofthe New Saturday Night’, pasando por ‘Jamón jamón’ (Bigas Luna), película ganadora del León de Plata en el Festival de Venecia en 1992.
 
Finalmente, tenemos ‘Salon Kitty’ (Tinto Brass, 1975), que se define como una ‘película para hombres’ en sus dos versiones: una para el cine italiano y la otra para el extranjero. Se trata de una sobredosis de sexo y perversión que describe las noches de un burdel real situado en el Berlín de la época del nazismo. Duramente criticado, a pesar de su maravillosa escena inicial, ‘Salon Kitty’ es  una de las obras más conocidas de Brass, sin respectar, por supuesto, las reglas cinematográficas y de la decencia, claro está. 

Pero eso es lo bello del kistch: si no se cumplen las reglas, los fallos no existen.

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Versione italiana

di Valeria Nicoletti

Inizia sabato 27 aprile, con la proiezione di "Barbarella", la terza edizione del cine-club dell’associazione El Disparate, esuli linguistici di base a Parigi, dedicata interamente al cinema kitsch, alle sue divagazioni e alle sue variazioni sul tema. Ispirato all’idea diKitsch come sottogenere della settima arte, ma pur sempre un’arte, suffragato dalle citazioni illustri di Tarantino e dai ripetuti omaggi alle pellicole di serie B, un breve itinerario nei film à l’affiche.


Scarto”, questo il significato originario del termine kitsch, almeno all’epoca in cui è adoperato nella Germania di fine Ottocento per indicare mobili e suppellettili affini, senza valore alcuno ma non poche pretese di nobiltà e autenticità. Con il passare del tempo e con l’abuso del termine, la parola kitsch è scivolata nell’ambito culturale, soprattutto nella settima arte, servendo da etichetta per quella produzione destinata al consumatore medio, "le buone cose di pessimo gusto", direbbe il poeta Guido Gozzano. Un processo andato avanti inesorabilmente, che ha fatto del kitsch quasi una conseguenza della rivoluzione industriale, un effetto dell’alfabetizzazione di massa. E che l'ha accomunato a sottovesti, calze a rete, seni importanti, scene splatter e fisicità a dir poco importanti.

Il Kitsch e il fumetto: lo strano connubio 


Nato come surrogato della cultura, il kitsch è stato quindi somministrato ai nuovi parvenu dell’istruzione che avevano scoperto sì come leggere e scrivere ma anche una nuova capacità di annoiarsi. Ovvio è quindi l’immediato successo, soprattutto in ambito cinematografico, dove il codice estetico del kitsch ha trovato un alleato nel fumetto, quello di fantascienza in particolare, una solidarietà tra sottogeneri da cui nascono celebri connubi, come “Barbarella”, pellicola cult diretta da Roger Vadim nel 1968, con una splendida Jane Fonda, versione in carne e ossa dell’eroina omonima, protagonista del fumetto di Jean-Claude Forest

Tra le sinuose donne di carta, c’è anche “Modesty Blaise”, interpretata da Monica Vitti, nella pellicola del 1966 diretta da Joseph Losey, ispirata al fumetto di Peter O’Donnell, in concorso al 19° Festival di Cannes, la cui fortuna non si esaurisce negli anni Sessanta: la meteora Modesty ritorna nel 1982, nell’episodio pilota di una serie americana e, nel 2004, in un mediometraggio di Quentin Tarantino da titolo “My Name is Modesty”. Il regista, fan dell’eroina di carta, le dedicherà anche un cammeo nel film “Kill Bill”, nella scena in cui Vincent Vega legge proprio un fumetto di O’Donnell. Un legame, quello tra fumetti e cinema, che a volte procede anche nel senso opposto e dalla celluloide torna ai fumetti: prende il nome dalla storica pellicola di fantascienza “Forbidden Planet”, diretta da Fred M. Wilcox, nel 1956, la libreria di fumetti omonima di New York sulla Broadway. E una sorta di Sandmandel futuro è “Logan’s Run”, diretto da Michael Anderson nel 1976, pellicola di fantascienza che racconta la storia di Logan 5 e Francis 7 e la lotta di Logan che previene la piaga del sovraffollamento planetario uccidendo tutti coloro che raggiungono i trent’anni.

"Il miglior film della storia del cinema"


Il kitsch, spesso identificato come approccio alla vita più che come genere, non utilizza i metodi dell’arte ma intende ricalcarne gli effetti: stupore, sbigottimento e, perché no, anche ammirazione. “Il miglior film della storia del cinema”, anche se a pronunciarsi è John Waters, regista noto per il suo cattivo gusto, è un giudizio da tenere in considerazione quello espresso sul film “Faster, Pussycat, Kill! Kill!”, diretto da Russ Meyer nel 1965, definito un’ode alla violenza femminile, capostipite del genere sexploitation, con la regina dei b-movies Tura Satana nel ruolo di Varla, antenato della pellicola “Women in Cages” del 1971, diretta da Gerardo de Léon. Un filone, quello delle donne combattenti, che ben prima di “Kill Bill!” è stato sfruttato ampiamente da trame come quella di “Attack of the 50 feet woman”, film del1958 diretto da Nathan Juran, pellicola a bassissimo costo, diventata facilmente un cult grazie alla sua eroina gigante. 

Violenza fisica, trame imbottite di stereotipi e cliché trovano terreno fertile nello schema del kitsch, che fruga nell’immaginario collettivo ripescandone metodi primitivi e figure familiari, sbarazzandosi del timore di non essere abbastanza politically correct. Da qui l'abuso del termine "negro" e la nascita del genere blaxploitation, di cui un perfetto esempio è “Shaft”, film di Gordon Parks del 1971, che racconta le cronache di un detective nero che da Harlem ai meandri della mafia italiana brancola nel buio alla ricerca della figlia di un gangster.

Teste coronate e censure 


Paradossale è il fatto che il kitsch cinematografico, almeno oggi, presupponga la disponibilità nello spettatore di una tradizione culturale pienamente matura, soprattutto per quelli che, sin dai titoli di testa, partono alla ricerca di citazioni, cammei celebri, omaggi e tributi. Orde di cinefili difendono il genere di serie B per eccellenza che, tra l'altro, vanta non poche celebrità nel suo cast: da “Phantom of the Paradise” (1974), meglio noto come “Il fantasma del palcoscenico”, musical horror diretto da Brian de Palma, a “Saturday Night Fever”, pellicola di John Badham del 1977, capostipite del genere, ispirata alle gesta notturne raccontate dal magazine newyorchese Tribal Rites of the New Saturday Night fino a “Jamón Jamón”, diretto da Bigas Luna, vincitore del Leone d’Argento al Festival di Venezia nel1992.

Infine, definito “film per uomini soli”, “Salon Kitty”, pellicola del 1975, firmata da Tinto Brass, nelle sue due versioni, l’una per il cinema estero, l’altra per il cinema italiano, è un’overdose di sesso e perversione e riporta in scena le notti bianche del bordello omonimo realmente esistito nella Berlino nazista, covo di eccessi e spie. Malamente accolto dalla critica, nonostante vanti una tra le scene iniziali più conturbanti della storia del cinema, resta uno dei film più celebri di Brass, quello che forse rispetta meno le regole cinematografiche e i dettami del buon costume e del pudore, all’epoca ma non solo. 

Ma questo è il bello del kitsch: se non ci sono regole, non esistono nemmeno gli errori. 



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